SPECIAL FESTIVALS
JAZZ A VIENNE
BLUES 1er juillet
Mountain Men/Robert Randolph & the Family Band/Dereck Truck & Susan Tedeschi Band
01 MOUNTAIN MEN : fisching blues - Live (Echo/PIAS) 2011
02: ROBERT RANDOLPH & the FAMILY BAND If i had this way -We walk this road Warner 2010
03 DEREK TRUCKS & the SUSAN TEDESCHI BAND : Love has something else to say -
Revelator (Sony) 2011
Cette année la traditionnelle soirée blues de Jazz à Vienne a fait place à la jeune génération et c'est le duo franco australien Mountain Men en costars cravates qui a eu la lourde charge d'ouvrir les hostilités ce 1er juillet. Dès les premières notes de Fisching Blues (qui ouvre leur dernier CD "Live") , Mr Matt avec sa voix puissante et l'harmoniciste Barefoot Iano avec ses pitreries mettent les milliers de personnes présentent dans le théâtre dans leur poche. Les montagnards estomaquent le public avec leurs compositions Blues Before My Time, My Anger ou l'intense reprise de Georgia On My Mind.
MOUNTAIN MEN
Mountain Men croquis François Robin
Blog de François Robin
En rappel, ces deux lascars qui font de la musique pour le plaisir terminent leur set avec She Shines devant un public debout qui leur fait une ovation.
J'avoue que je ne connaissais pas Robert Randolph avant de découvrir son nom sur l'affiche du festival , entre temps j'ai écouté avec délectation son dernier album "We walk this road" produit par T Bone Burnett.
Ce jeune musicien biberonné au gospel et qui joue de la lap steel guitare, inspiré par le maitre Calvin Cook apporte une certaine originalité dans cette soirée avec sa musique soul funk d'inspiration gospel. Robert et son Family Band démarre avec We gonna have a good time fortement impressionné par les lieux et c'est effectivement du bon temps qu'il va donner aux spectateurs, en livrant un show énergique et rafraichissant bourré de groove malgré les réserves de quelques puristes du blues. Le sommet est atteint avec sa version de Purple Haze qui figure sur l'album "Power Soul A Tribute to Jimi Hendrix" de 2004 et il termine en beauté avec If I Had This Way . Il est sans conteste la grande révélation de cette soirée !
ROBERT RANDOLPH
Vedette de la soirée, le couple Derek Trucks et Susan Tedeschi avec sa grosse machinerie, ils sont 11 sur scène, en fait, toute l'équipe présente sur le dernier Opus "Revelator" .
Le jeune guitariste prodige qui a rejoint les légendaires Allman Brothers à 20 ans à un peu déçu ses fans restant très discret, mais je pense que tout repose sur un malentendu le Tedeschi Truck Band n'est pas le Derek Trucks Band, c'est le groupe de Suzan et Derek se tient dans le rôle d'accompagnateur certes brillant mais en retrait. La formation semble encore en rodage, et la plupart des titres proviennent de "Revelator", comme dans l'album, il y a des moments forts Learn How To Love où le très soul Love Has Something Else To Say d'autres sont assez ennuyeux et on est des fois souvent dans des registres plus pop que blues. On note une cover de Uptigh le hit sixties de Stevie Wonder, un show en demi teinte, et pour le rappel devant un théâtre qui se vide, (il est déjà 1 heure du matin) Suzan aurait certainement été plus inspiré à choisir des titres un peu plus Punchy !
Au final une soirée avec trois styles très différents qui n'aura pas satisfait tout le monde , mais qui s'est tout de même relevée fort agréable.
TEDESCHI TRUCKS BAND
8 Juillet
04 CINDY LAUPER : I'm just a fool - Memphis blues (Mercer Steet) 2010
CINDY LAUPER
Seconde soirée à guichets fermés au Théâtre Antique de Vienne, après la soirée soul, avec au programme Ayo et Cindy Lauper.
La frêle et charmante Ayo livre une heure durant un récital agréable aux frontières de la variété passant du rock à la soul, du reggae au hip hop avec en prime un hommage à son idole Michael Jackson. Le public est ravi et l'ovationne !
Lorsque les musiciens de Cindy Lauper arrivent sur scène, on a l'heureuse surprise de reconnaitre le légendaire harmoniciste Charlie Musselwhite qui a participé à son dernier album Memphis Blues, c'est d'ailleurs avec I'm Just A Fool (le titre qui démarre son CD avec Charlie à l'harmo) que Cindy apparaît sur scène vêtue de cuir noir sautillant dans tous les sens ! Consacrant la première partie de son show au blues, Cindy rappelle qu'elle a démarré sa carrière de chanteuse dans un groupe hommage à Janis Joplin, et qu'elle rêvait depuis longtemps de consacrer un album aux musiques bleues ! Elle nous livre des versions percutantes de Crossroads et de Down so Low de Freddy King et un excellent Early in the Morning. Parmi les musiciens, elle a emmené dans ses bagages quelques autres légendes ;le claviériste Archie Hubbie Turner ex-membre de la section rythmique Hi et actuel membre des Bo-Keys et le guitariste Michael Toles membre de la seconde mouture des Barkeys. Pour la seconde partie de son show, après un hommage à Marvin Gaye avec What's Goin' On l'ex-star du top 50 attaque son répertoire pop et le public qui visiblement ignorait tout de son album blues est aux anges lorsqu'elle chante Girls Just Wanna Have Fun, elle interprète Time After Time à la lap steel guitar avec en guest Ayo et termine par un True Colors avec comme seul accompagnement l'harmonica de Charlie Musselwhite. Seule ombre au tableau de cette agréable soirée, les photographes de presse se sont vu interdire toutes photos, alors que des milliers de téléphones portables la flashaient !
SOUL 6 juillet
Ben l'Oncle Soul/Raphael Saadiq
05 BEN L'ONCLE SOUL : Seven nation army (Mercury) 2010
06 RAPHAEL SAADIQ Heart Attack - Stone Rollin (Sonny) 2011
Pour cette soirée soul qui affichait complet depuis un mois, on a la surprise de voir le natif d'Oakland le talentueux Raphael Saadiq, ouvrir pour Ben l'Oncle Soul ! Né en 1966 en plein âge d'or de la soul musique l'ancien leader de Tony Toni Toné chemise noire, pantalon bleu à carreaux et chapeau visé sur la tête attaque très fort avec deux des titres phares de son dernier album Stone Rollin'; l'électrique Heart Attack et Radio. Sa soul classieuse à l'ancienne fait mouche ; Good man, Daydreams (sur le CD le héros de la soirée blues Robert Randolph joue de la lap steel sur ce titre) le sexy Let's take a walk extrait de The Way I See It. Tout ça baigne dans l'huile, il laisse même son guitariste interprété un blues, on ne regrettera que l'absence de rappel !
Un panneau lumineux avec Soul Man annonce l'arrivée sur scène du jeune tourangeau Ben l'Oncle Soul en costars cravates comme ses musiciens. Sous les vivats, il attaque "je ne suis qu'un Soul Man" accompagné de deux danseurs en pantalon de golf à la Tintin ! Bon, il faut reconnaître qu'il assure et avec ses tubes Petite Sœur et sa version plutôt originale de Seven Nation Army des White Stripes bien accompagné par une section rythmique (absente chez Saadiq sois disant pour des raisons économiques). Le public très jeune gavé de l'oncle à longueur de journée, lui fait un accueil triomphal, il se lance même dans une reprise de I Got A Woman de Ray Charles, fait son petit tour dans la foule mais qu'on ne s'y trompe pas, il manque l'émotion que dégagent tous ces soulmen authentiques qu'on a pu voir à Vienne au fil des ans. Pour le rappel ses deux danseurs chanteurs après un second titre de Ray, Mess Around osent une reprise de Superstition puis Ben qui a laissé tomber le costard pour un polo et une casquette à pompon faute de cartouches revient avec Soulman bis !
FUNK 9 juillet
Brooklyn Funk Essentials/Larry Graham & Graham Central Station/Bootsy Collins
07LARRY GRAHAM & GRAHAM CENTRAL : Your love - Best off (Warner/Rhino) 1996
08 BOOTSY COLLINS : Don't take my funk away - Tha Funk Capital of the World (Megaforce) 2011
09 BROOKLYN FUNK ESSENTIALS : Mambo con dance hall - EP (Loda) 2000
Comme pronostiqué, la soirée Funk a enflammé le théâtre antique pratiquement plein. Le collectif Brooklyn Funk Essential remarqué par Jean-Pierre Boutellier à New York a eu la lourde tâche de chauffer le théâtre avant le passage des deux légendes du funk Larry Graham et Boosty Collins. Mené par le bassiste Lati Kronlund qui joue sur une basse Hofner violon popularisée en son temps par Mc Cartney, le gang new-yorkais de 8 musiciens et chanteurs influencés par Sly & the Family Stone est une redoutable machine à funk qui va dès son apparition remplir sa mission. Ils livrent une musique énergique métissée, entre funk urbain, beat latinos comme l'irrésistible Mambo Con Dance hall ou raggas cosmiques, chantés par la très garçonne Hanifah Walidah ou Papa Dee. Ils font partie sans problèmes des révélations de ce festival 2011 !
Larry Graham aux tambours fait la surprise de traverser la foule avec ses musiciens sous la forme d'un "Marching Band". Dès que son groupe Graham Central Station est installé, Larry Graham avec sa longue chemise blanche s'adresse à la foule : "Are you ready for the funk !" et entame un long medley de pure funk où l'on reconnaît : Ain't No Fun To Me. Puis il lance "You wanna a party tonight, all aboard to the Graham Central Station" et enchaîne avec Feel The Need son hit de 1974. Sa chanteuse Ashling Cole interprète ensuite une éblouissante version de I Can't Stand The Rain d' Ann Peebles. Puis l'inventeur de la technique du slap engage un long duel avec son batteur Brian Braziel avec utilisation de la pédale fuzz, termine par quelques effets larsen, trempé jusqu'au os, il va troquer sa chemise blanche contre une rouge. Après s'être aventuré dans la foule avec sa basse, Larry Graham nous replonge à l'époque ou il était le bassiste des légendaire Sly & the Family Stone et rend hommage à celui qui la recruté dans la Family avec : Dance To the Music N° 1 de 1968, repris en chœur par tous les aficionados du parterre, suit Thank You, Everyday People et Higher & Higher. Le show renversant de Larry se termine dans le délire le plus complet avec les fans qui envahissent la scène !
Lors de conférence de presse tôt dans l'après-midi Bootsy déclara : "j'étais un jeune artiste sauvage et fou, James Brown m'a appris la discipline et j'avais besoin de ça... George Clinton m'a permis ensuite de sortir de mes limites, d'être créatif".
Il est déjà presque minuit, lorsqu'une "Bootsie girl" déboule et effectue une danse lascive sur fond de calypso. Suit son big band électrique "Funk Capitol" présenté par une espèce de rappeur prénommé "Oowie" revêtu d'un boa en plumes ! Ca traine, il est tard le haut du théâtre commence à s'éclaircir. C'est dans un brouhaha sonore que Bootsy arrive sur scène en lamé rouge, sur Bob Gun des Parliament, il y a tellement de bassistes autour de lui qu'on ne sait plus qui mène la danse, devant la scène, le son est horrible ! Ca s'arrange avec son hit de 1978 Hollywood Squares et le plus cool Swing Down Sweet Chariot. DeWayne "Blackbyrd" Mc Knigh guitariste légendaire (ex Headhunters et Parliament/Funkadelic) vient faire miauler son instrument tandis que Bootsy enchaîne sur Cosmic Slop de l'époque Funkadelic, la danseuse d'ouverture s'est muée en hippie psychédélique. L'excentrique Bootsie annonce ensuite un hommage à Jimi Hendrix, mais cède sa place au jeune bassiste T.M.Stevens qui se fait plaisir avec un puissant Purple Haze avec De Wayne qui fait exploser l'applaudimètre. Le clavier prend la relève avec Red Hot Mama encore de Funkadelic. Les choristes, Candice Aileen Cheatham, Hazel Denise White et Kyle Jason Smith interprètent Flashlight le hit de 1977des Parliament. "Oui Oui" revient et demande aux spectateurs d'allumer leurs portables en braillant "jump to the front jump to the back" sans que la sauce prenne ! Bootsy fait son retour en lamé blanc et interprète un medley de titre plus slow, plus soul, loin du délire sonore du début I Rather Be With You, What A Telephon Bill et Good & Nasty sur lequel on peut enfin apprécier son jeu de basse funky. Il annonce Don't Take My Funk Away l'un des titres phare de son dernier album qu'il dédie a son frère , mais c'est Kyle le choriste qui l'interprète Bootsy se repliant à nouveau , Kyle interprète aussi One Nation Under a Groove. Bootsie qui a encore changé de tenue est de retour , on lui enlève rapidement sa toge, il porte un T-Shirt avec le mot Legacy (littéralement l'héritage), sur lequel on reconnaît Bob Marley, Michael Jackson et James Brown et s'en va prendre un bain de foule sans garde du corps d'une quinzaine de minutes avec le public scandant le mot "church" en écho aux choristes avant de disparaître ! Le public le réclame en choeur en hurlant : "we want funk". Bootsie revient, et nous annonce "Je viens juste de recevoir un message du capitaine du navire George Clinton et, il me dit : Your Funk is the best !" alors "Bootzilla" en remet une couche pour le plus grand bonheur de ceux qui sont restés au -devant de la scène. Bref, un show de presque 2 heures, en demi- teinte, trop de son, trop de kitch, trop d'étoiles, trop de bla bla, trop d'absence du maître heureusement palier par les excellents instrumentistes de son énorme machine a funk ou l'on remarque dans les cuivres la tromboniste Sarah Morrow découverte par Ray Charles qui fut membre du band de Dee Dee Brightwater
11 juillet
10 SONNY ROLLINS : St Thomas - Saxophone Colossus (Prestige) 1956
GRESIBLUES 3-8 Juillet 2011
11 CISCO HERZAFT: Mean dirty street - The Cisco's system (Blues & Trad) 2010
12 LES CHICS TYPES : Personal Jesus - Hey My B.O (Autoproduction) 2011
13 BLUES POWER BAND : Got a new truck - Zee (Rue Stendhal) 2009
14 LITTLE BOB : Midnight to six man - The gift (Dixiefrog) 2005
